lundi 9 février 2009

LA SITUATION DES PEUPLES AUTOCHTONES DÉNONCÉE PAR 35 ÉTATS

Examen périodique du Canada à l’ONU
LA SITUATION DES PEUPLES AUTOCHTONES DÉNONCÉE PAR 35 ÉTATS
Genève, le 5 février 2009 – L’image du Canada comme grand défenseur des droits de l’homme ne tient pas la route quand il est question des droits des Premières Nations.
Avant-hier, dans le cadre de l’examen périodique universel du Conseil des droits de l’homme, le représentant du gouvernement canadien a été incapable de défendre et de justifier les nombreuses négligences du Canada à l’endroit des Premières Nations.Sur les 47 pays qui ont pu interroger le représentant du Canada, quelque 35 ont soulevé des inquiétudes profondes à l'égard du sort des peuples autochtones au Canada.

De nombreux pays, dont l'Autriche, le Mexique et la Norvège, ont vertement critiqué le Canada et l’ont sommé de revenir sur sa décision de ne pas appuyer la Déclaration de l’ONU sur les droits des peuples autochtones, adoptée en 2007. Le Canada avait été l'un des quatre pays à voter contre le document. Par la suite, le Danemark a eu droit à un silence de la part du Canada, lorsque celui-ci a été questionné à propos d’une lettre signée par cent avocats canadiens qui remettaient en doute leurs raisons de ne pas appuyer la Déclaration.

Pour sa défense, le représentant du Canada a affirmé que la Déclaration « ne prévoit pas un équilibre entre les droits des Autochtones et des non-Autochtones ». « Cette position est grotesque et farfelue », a répliqué le Chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL), Ghislain Picard, soulignant que les lois, les politiques et les programmes du Canada, et plus particulièrement du ministère des Affaires indiennes, ont créé et maintenu depuis très longtemps de nombreuses injustices envers les Autochtones. « Si le gouvernement Harper n’aime pas la Déclaration, c’est bien parce qu’elle respecte nos droits fondamentaux », a précisé le Chef Picard.

Violence subie par les femmes autochtones

L'adoption de la déclaration onusienne n'a pas été l'unique préoccupation mise de l'avant à l'égard des Premières Nations. De nombreux États ont aussi questionné le Canada sur la violence que subissent les femmes autochtones, alors qu’au-delà de 500 d’entre elles sont portées disparues ou ont été tuées jusqu’à tout récemment au Canada. À ce sujet, le représentant du Canada avait aussi peine à expliquer que les femmes autochtones au Canada sont cinq fois plus à risque que le reste de la population féminine d'être victimes de violence conjugale ou de mourir d'une mort violente.
« Le grand nombre de questions posées par les autres pays démontre qu’en ce qui concerne les droits des peuples autochtones, le Canada n’a pas l’image de champion des droits de l'homme », a affirmé John Martin, conseiller politique de l’APNQL, présent à Genève. « Nous souhaitons que cette pression internationale amène le Canada à changer ses façons de faire et à reconnaître nos droits », a-t-il déclaré au nom de l’APNQL.

L’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador est l’organisme régional qui regroupe les Chefs des Premières Nations du Québec et du Labrador.

SOURCE : Alain Garon, agent des communications
APNQL
Tél. : (418) 842-5020 / Cellulaire : (418) 956-5720

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